Cette conférence a rassemblé environ 120 représentant-e-s d’une soixantaine d’organisations et de réseaux venant de 20 pays ainsi qu’une dizaine de parlementaires. Lothar Bisky, Marie-Christine Vergiat, Nicos Chountis et Cornelis de Jong du groupe GUE/NGL, Françoise Castex (MEP socialiste) et Philippe Lambert (MEP vert) ainsi qu’une trentaine d’intervenants ont pu prendre la parole.
L’euro pacte plus signale un tournant en Europe où les phénomènes de régression sociale – appauvrissement, chômage, précarité, démontage des systèmes de protection sociale et du travail – se propagent à toute vitesse, et tout particulièrement dans les pays appelés maintenant "périphériques" (Sud, Est). Partout, les femmes en sont particulièrement touchées. La lutte pour survivre devient de plus en plus rude pour les migrants. Les problèmes écologiques ne peuvent pas trouver de réponse dans ce contexte de pression de la dette publique et de généralisation de l’austérité.
Les mobilisations nouvelles notamment portées par les jeunes montrent une prise de conscience plus massive que la voie actuelle est sans issue. Le manque de démocratie de plus en plus criant, la difficulté d’obtenir des résultats dans les luttes et des changements de politique ont des conséquences dramatiques: les électeurs votant en général côté gauche sont poussés dans l’abstention, et la Droite populiste arrive à mobiliser.
Les différentes introductions thématiques et la discussion ont apporté la preuve que dans la confrontation très dure en Europe, non seulement les analyses convergent largement, mais aussi les propositions alternatives. Le texte "conclusions" (voir ci-dessous) a fait consensus chez les participants. Les propositions développées par des réseaux alter mondialistes, des syndicats, des féministes, des mouvements sociaux, des acteurs politiques de gauche semblent devenir "bien commun" ce qui ne pourra que favoriser des rapprochements dans l’action. Mais rien ne doit être forcé, d’où un passage dans le texte qui signale, à côté d’initiatives communes, des pistes à débattre dans la prochaine période.
Cette journée a montré que l’établissement de convergences et sur cette base de nouvelles coopérations est réellement le thème central. Savoir unir les dominés face aux dominants, c’est un enjeu pour gagner de l’efficacité dans les luttes, mais aussi pour contrer les dangereuses divisions au sein des sociétés et entre les pays.
Au moment où d’un côté "la rue" devient un lieu politique et où en même temps, tout est bloqué du côté des institutions européennes, avec un parlement manquant de pouvoirs et de majorité politique pour répondre aux besoins, la recherche d’un nouveau type d’alliances entre mouvements, syndicats, élus, acteurs politiques est de pleine actualité. La position nettement plus critique de la CES lors de son congrès est observé avec intérêt au moment où dans certains pays, des syndicats sont mis à genoux face aux pressions gouvernementales. Un Forum social européen – renouvelé – aurait à nouveau un rôle important à jouer. Cela supposerait sans doute de concevoir sa structuration bien davantage à partir des thématiques essentielles, en dépassant la cohabitation trop formelle des organisations qui en sont partie prenante.