L’anniversaire du centenaire de l’indépendance de la Pologne a soulevé les passions. Ces deux dernières années le discours de droite, notamment sur les problématiques historiques et contemporaines ou sur le futur de la Pologne dans l’Europe en crise, a dominé la Pologne.
Le Forum Social d’Echanges d’Idées organisait ce rassemblement à Varsovie en opposition au récit imposé par la droite. Durant l’événement, les participants ont tenté de répondre à la question : existe-t-il un droit à l’autodétermination dans l’Europe d’aujourd’hui ?
Parmi les participants ont a pu écouter : Mickey Brady – député du Sinn Féin ; Marga Ferré – secrétaire à l’élaboration politique pour Izquierda Unida et membre du conseil d’administration de transform !; Tomasz Truskawa – militant socialiste et membre du conseil d’administration de l’Association pour la Liberté d’Expression(Free Speech Association).
La discussion s’est déroulée en trois parties. Pendant la première section, les intervenants ont introduit leurs opinions sur les changements apparus dans le domaine de l’autodétermination, en lien avec les pays dans lesquels ils vivent. En seconde partie, les participants ont discuté des facteurs qui influencent le développement des tendances séparatistes et les difficultés pour soulever les problèmes qui se cachent derrière. Ils ont également débattu des risques de la montée de l’autoritarisme, de la montée de l’extrême droite et du manque de solidarité internationale. La dernière session s’est concentrée sur une discussion sur la route sur laquelle s’engage l’Europe : intégration ou désintégration ?
Les intervenants ont souligné les différences entre les mouvements séparatistes et comment certains peuvent se réclamer de la gauche. C’est le cas de l’Ireland et dans une certaine mesure la Catalogne et le Pays Basque. Il a été rappelé qu’en contraste avec les mouvements de droite ces mouvements séparatistes de gauche ont une vocation égalitaire et qu’en faisant campagne pour l’indépendance ils mettent également en avant des propositions politiques et sociales. Les sujets de la discussion furent notamment l’impact de la crise économique sur ces mouvements séparatistes, ou encore les politiques négatives des gouvernements nationaux et des institutions financières internationales. Il a été remarqué comment les institutions transnationales et les cartels ont une forte influence sur le sort de l’Europe. L’Union Européenne n’est pas favorable à la formation de nouvelles entités du droit international qui soulignent les conséquences économiques de cette situation (le meilleur exemple est sa position sur le cas catalan). L’attention s’est également portée sur les causes historiques de la situation présente dans laquelle le droit à l’autodétermination n’existe pas et sur la relation entre l’échelle locale et les institutions européennes. Cela nous a amené à questionner si le transfert de pouvoir devait se faire vers le niveau européen. Pour cela, il faudrait que la gauche soit renforcée dans sa projection politique européenne et que l’UE se réforme pour devenir une organisation basée sur les principes socialistes de justice sociale. La discussion a montré combien il est difficile de déterminer direction dans laquelle l’UE se dirige et qu’il existe des tendances et des possibilités d’avancer vers sa désintégration comme une intégration accrue.
Les prises de paroles des intervenants ont suscité des contributions d’autres participants à la conférence, notamment des critiques des politiques actuelles de l’Union Européenne et la montée du nationalisme et de l’extrême droite. Il fut remarqué que l’UE doit être retournée à ses citoyens et que la gauche doit y augmenter ses activités. Plusieurs fois, il fut mentionné que la gauche doit retourner à ses fondamentaux pour se refonder. La conférence a eu lieu le 4 février à Varsovie et fut organisée conjointement par transform! europe et la Naprzód Foundation.