Permettez-moi d’adresser mon salut à cette rencontre de la gauche européenne et, au nom de notre Président, de notre pays, de notre peuple, de vous remercier pour l’invitation qui nous a été faite d’échanger un ensemble d’opinions et d’idées à la tribune de ce si important congrès de la gauche européenne.
Permettez-moi d’être direct, franc mais aussi porteur de propositions.
Comment voyons-nous l’Europe de l’extérieur ? Nous voyons une Europe qui se languit ; nous voyons une Europe abattue ; nous voyons une Europe repliée sur elle-même et pleine d’autosatisfaction ; nous voyons une Europe quelque peu apathique et fatiguée. Ce sont des mots très laids et très durs. Mais c’est ainsi que nous voyons l’Europe.
Elle est bien loin derrière nous l’Europe des Lumières, l’Europe des révoltes, l’Europe des révolutions. Loin, très loin derrière nous l’Europe des grands universalismes qui ont fait bouger le monde, qui ont enrichi le monde et qui ont permis aux peuples de nombreux endroits du monde de se doter d’une espérance et de se mobiliser autour de cette espérance. Ils sont loin derrière nous les grands défis intellectuels. A la lumière des derniers événements, cette interprétation que faisaient et que font les postmodernistes concernant la fin des grands récits ne semble renvoyer qu’aux maîtres des grandes corporations et de la finance.
Ce n’est pas le peuple européen qui a perdu la vertu et l’espérance, parce que l’Europe à laquelle je fais référence, l’Europe fatiguée, épuisée, repliée sur elle-même, n’est pas celle des peuples. C’est celle qui est étouffée, asphyxiée. La seule Europe que nous voyons dans le monde est celle des grandes entreprises, l’Europe néolibérale, celle des marchés et pas celle du travail. Faute de grandes alternatives, d’horizons et d’espérances, on entend seulement, pour paraphraser Montesquieu, le bruit lamentable des petites ambitions et des grands appétits.
Des démocraties sans espérance et sans foi sont des démocraties vaincues. Des démocraties sans espérance et sans foi, sont des démocraties fossilisées. Au sens strict du terme, ce ne sont pas des démocraties. Il ne peut y avoir de démocratie réelle s’il s’agit seulement d’un attachement routinier à des institutions fossilisées, où l’on pratique des rituels tous les trois, quatre ou cinq ans pour élire ceux qui viendront décider de notre destin à notre détriment.
Nous savons tous – et à gauche nous partageons plus ou moins tous la même opinion sur le sujet – comment nous en sommes arrivés à une telle situation. Les chercheurs, les universitaires, les débats politiques nous proposent de nombreux axes de réflexion sur la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons et sur ses causes.
Une première opinion partagée sur les raisons de cette situation est que le capitalisme a acquis une dimension géopolitique planétaire absolue. Le monde entier s’est globalisé. Et le monde entier est devenu une grande usine mondiale : une radio, un téléviseur, un téléphone n’ont pas d’origine de fabrication précise. C’est le monde entier qui est devenu l’origine de leur création. La puce est fabriquée au Mexique, le design se fait en Allemagne, la matière première est latino-américaine, les travailleurs sont des Asiatiques, le conditionnement se fait aux Etats-Unis et la vente est planétaire. C’est là une des caractéristiques du capitalisme moderne. Sans aucun doute, c’est à partir de là que chacun doit agir.
Un deuxième élément caractéristique de ces vingt dernières années c’est un retour à une accumulation primitive perpétuelle. Les textes de Karl Marx qui décrivaient la naissance du capitalisme aux XVIe et XVIIe siècles sont aujourd’hui d’actualité. Ce sont des textes du XXIe siècle. Nous sommes en présence d’une accumulation primitive permanente qui reproduit des mécanismes d’esclavage, des mécanismes de subordination, de précarité, de fragmentation, tous si bien décrits par Marx.
Le capitalisme moderne réactualise l’accumulation primitive, il l’élargit et la diffuse dans d’autres territoires afin d’en tirer davantage de ressources et davantage d’argent. Parallèlement à cette accumulation primitive permanente, qui va définir les caractéristiques des classes sociales contemporaines – autant dans vos pays que dans le monde entier – parce qu’il réorganise la division du travail localement et à l’échelle planétaire, il existe aussi une sorte de néo-accumulation par expropriation.
Nous avons affaire à un capitalisme prédateur qui accumule, dans de nombreux cas en produisant, dans des domaines stratégiques : science, télécommunications, biotechnologies, industrie de l’automobile. Mais, dans beaucoup de nos pays, il accumule par expropriation, c’est-à-dire en occupant des espaces communs : la biodiversité, l’eau, les connaissances ancestrales, les forêts, les ressources naturelles. Il s’agit d’une accumulation par expropriation, non par production de richesse, expropriation de richesses communes qui deviennent une richesse privée. La voilà, la logique néolibérale.
Si nous critiquons autant le néolibéralisme, c’est à cause de sa logique prédatrice et parasitaire. Plutôt que de produire des richesses, plutôt que de développer les forces productives, le néolibéralisme exproprie des forces productives, capitalistes ou non, collectives, locales, celles des sociétés.
Mais il y a aussi une troisième caractéristique de l’économie moderne. Il ne s’agit pas que d’accumulation primitive permanente et d’accumulation par expropriation, il y a aussi subordination des connaissances et de la science à l’accumulation capitalistique, ce que certains sociologues appellent « la société de la connaissance ». Ce sont sans aucun doute les domaines les plus puissants et les plus susceptibles de développer les forces productives de la société moderne.
Enfin, la quatrième caractéristique, chaque jour plus conflictuelle et risquée, c’est la véritable mise en coup réglée du système intégral de la vie de la planète, c’est-à-dire des processus métaboliques qui existent entre les êtres humains et la Nature.
Ces quatre caractéristiques du capitalisme moderne redéfinissent la géopolitique du capital à l’échelle planétaire ; elles redéfinissent la composition des classes au sein des sociétés ; elles redéfinissent la composition de classe et la composition des classes sociales dans le monde.
Il n’y a pas seulement l’externalisation aux extrémités du corps capitaliste de la classe ouvrière traditionnelle, de cette classe ouvrière que nous avons vu apparaitre au XIXe et au début du XXe siècle et qui maintenant s’est déplacée dans les zones périphériques : Brésil, Mexique, Chine, Inde, Philippines. On voit aussi apparaître dans les sociétés plus développées un nouveau type de prolétariat, un nouveau type de classe laborieuse : les cols blancs. Ce sont les professeurs, les chercheurs, les analystes qui ne se perçoivent pas comme classe laborieuse. Ils se perçoivent sûrement comme de petits entrepreneurs, mais, au fond, ils constituent une nouvelle composante sociale de la classe ouvrière de ce début du XXIe siècle.
Nous voyons également apparaître dans le monde de ce que l’on pourrait nommer un prolétariat diffus. Des sociétés et des nations non capitalistes sont soumises formellement à l’accumulation capitaliste : Amérique latine, Afrique, Asie. Nous parlons ici de sociétés et de nations qui ne sont pas strictement capitalistes, mais qui, prises dans leur ensemble, apparaissent subordonnées et articulées autour de formes de prolétarisation diffuse. Non seulement à cause de leur qualité économique, mais à cause des caractéristiques de leur unification fragmentée ou de leur dispersion territoriale. Nous sommes en présence non seulement d’un nouveau mode d’expansion de l’accumulation capitaliste, mais également d’une redistribution des classes et du prolétariat, ainsi que des classes non prolétaires dans le monde.
Le monde est aujourd’hui plus conflictuel. Le monde est aujourd’hui davantage prolétarisé. Mais les formes de la prolétarisation sont différentes de celles que nous connaissions au XIXe et au début du XXe siècles. Et les formes d’organisation de ces prolétaires diffus, de ces prolétaires en col blanc ne prennent pas nécessairement la forme syndicat. La forme syndicat a perdu sa place centrale dans certains pays. Et d’autres formes d’unification du populaire, du travailleur et de l’ouvrier font leur apparition.
Que faire ? C’est la question que posait Lénine. Que faisons-nous ? Nous partageons les analyses sur ce qui ne va pas ; nous partageons les analyses sur ce qui est en train de changer dans le monde ; et, malgré cela, nous ne sommes pas capables de répondre, ou plutôt les réponses que nous avions auparavant sont insuffisantes. Sinon, la droite ne gouvernerait pas en Europe. Il a manqué et il continue de manquer quelque chose à nos réponses, à nos propositions.
Permettez-moi de formuler modestement cinq suggestions dans cette construction collective du « que faire ? » qu’assume la gauche européenne. Cette gauche ne peut se contenter d’un diagnostic et d’une dénonciation. Ils sont utiles pour provoquer l’indignation morale, et il est important que cette indignation s’élargisse, mais elle n’entraîne pas pour autant de volonté de pouvoir. Elle peut en être l’antichambre, mais ce n’est pas une volonté de pouvoir.
Face à la voracité prédatrice et à la capacité destructrice du capitalisme moderne, la gauche européenne et la gauche mondiale doivent se présenter avec des propositions, des initiatives. Il nous appartient, gauche européenne et forces de gauche partout dans le monde, de construire un nouveau « sentiment commun ». Car, au fond, la bataille politique consiste à lutter pour un nouveau sentiment commun, pour un ensemble de jugements et de préjugés, pour la façon dont les gens simples – le jeune étudiant, le professionnel, la vendeuse, le travailleur, l’ouvrier – perçoivent le monde. C’est cela le sentiment commun : la conception de base du monde, celle qui ordonne notre vie quotidienne, la manière de définir ce qui est juste et injuste, ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas, le possible et le probable. Et la gauche mondiale, la gauche européenne doivent lutter pour un nouveau sentiment commun progressiste, révolutionnaire, universaliste, mais qui soit obligatoirement nouveau.
Deuxièmement, il nous faut récupérer le concept de démocratie. La gauche a toujours brandi cet étendard, c’est notre étendard, celui de la justice, de l’égalité, de la participation. Mais, pour cela, nous avons à nous détacher d’une conception purement institutionnelle de la démocratie. La démocratie c’est beaucoup plus que des institutions. C’est beaucoup plus que de voter et d’élire un Parlement. C’est beaucoup plus que de respecter les règles de l’alternance. Nous sommes prisonniers d’une conception libérale, fossilisée de la démocratie.
La démocratie ce sont des valeurs, des principes organisationnels de compréhension du monde : la tolérance, la pluralité, la liberté d’opinion, la liberté d’association. C’est vrai, ce sont des principes, des valeurs, mais il ne s’agit pas uniquement de principes et de valeurs. Ce sont des institutions, mais pas uniquement. La démocratie est une pratique, c’est une action collective ; elle consiste en une participation croissante à l’administration des espaces communs de la société.
Il y a démocratie si nous participons au bien commun. Si nous avons pour patrimoine l’eau, alors la démocratie est de participer à la gestion de l’eau. Si nous avons pour patrimoine la langue, alors la démocratie c’est de défendre ce bien commun. Si nous avons pour patrimoine les forêts, la terre, le savoir, alors la démocratie c’est de les gérer, de les administrer en commun. Il faut une participation croissante à la gestion des forêts, de l’eau, de l’air, des ressources naturelles. Il y a démocratie, démocratie vivante et non fossilisée, si la population et la gauche participent à la gestion en commun des ressources communes, institutions, droits, richesses.
Les vieux socialistes des années 1970 disaient que la démocratie devrait frapper à la porte des usines. C’est une bonne idée, mais ce n’est pas suffisant. En plus de frapper aux portes des usines, elle doit aussi frapper aux portes des banques, des entreprises, des institutions, des ressources, de tout ce qui est commun aux gens.
J’ai été interrogé sur la question de l’eau. Comment avons-nous commencé en Bolivie ? Nous avons pris les choses à la racine : la survie, l’eau. Qui pollue l’eau, richesse commune ? Elle était en train d’être privatisée. Le peuple a livré une guerre et a récupéré l’eau pour les habitants. Ensuite nous avons non seulement récupéré l’eau, nous avons livré une autre guerre sociale et nous nous sommes lancés à l’assaut du gaz, du pétrole, des mines, des télécommunications. Et nous avons encore beaucoup d’autres choses à récupérer. En tout cas, cela a été le point de départ : une participation croissante des citoyens à la gestion des biens communs de toute société, de toute région.
Troisièmement, la gauche doit récupérer la revendication de l’universel, des idéaux universels, des biens communs, de la politique qui est un bien commun, de la participation en commun à la gestion des biens communs. Elle doit récupérer des biens communs tels que les droits. Le droit au travail, à la retraite, à l’éducation gratuite, à la santé, à un air sain, à la protection de la Terre-Mère, à la protection de la nature.
Ce sont des droits universels, ce sont des biens communs universels à propos desquels la gauche, la gauche révolutionnaire, a des mesures concrètes, objectives et mobilisatrices à proposer. Je lisais dans le journal qu’en Europe on utilisait des ressources publiques pour sauver des biens privés. C’est une aberration. On utilisait l’argent des épargnants européens pour sauver les banques de la faillite. On utilisait un bien commun pour sauver du privé. Le monde marche sur la tête. Ce devrait être le contraire : utiliser des biens privés pour sauver et aider le bien commun. Les banques doivent être soumises à un processus de démocratisation et de socialisation de leur gestion. Faute de quoi, elles vont vous priver non seulement de votre travail, mais aussi de votre maison, de votre vie, de votre espérance, de tout. C’est quelque chose qu’il ne faut pas permettre.
Dans le même temps, notre proposition en tant que gauche doit revendiquer une nouvelle relation métabolique entre l’être humain et la nature. En Bolivie, du fait de notre héritage indigène, c’est ainsi nous appelons la relation entre l’être humain et la nature. Le président Evo Morales dit toujours : « la Nature peut exister sans l’être humain, mais l’être humain ne peut pas exister sans la Nature ». Il ne faut toutefois pas tomber dans la logique de l’économie verte qui est une forme hypocrite de l’écologie.
Il y a des entreprises qui se présentent à vous, les Européens, comme des protectrices de la nature et de la pureté de l’air. Mais ce sont les mêmes qui nous apportent en Amazonie, en Amérique ou en Asie tous les déchets qui sont produits ici. Ces gens se présentent ici comme des défenseurs, des protecteurs, et là-bas ce sont des prédateurs. Ils ont converti la nature en un marché de plus. Or la protection radicale de l’écologie ce n’est pas un nouveau marché, ni une nouvelle logique d’entreprise.
Il faut instaurer une nouvelle relation qui sera toujours tendue. Parce que la richesse qui va satisfaire les besoins requiert la transformation de la nature et, en transformant la nature, nous modifions son existence, nous modifions la biosphère. Mais en modifiant la biosphère, souvent de manière contre-productive, nous détruisons et l’être humain et la nature. Le capitalisme ne se soucie pas de cela, parce que pour lui c’est du commerce. Mais nous cela nous concerne, cela concerne la gauche, l’humanité, l’histoire de l’humanité. Nous devons revendiquer une nouvelle logique des relations, qui soient je ne dirai pas harmonieuses mais métaboliques, réciproquement bénéfiques, entre l’environnement et l’être humain, le travail, les besoins.
Enfin, il est clair que nous devons revendiquer la dimension héroïque de la politique, telle que la voyait Hegel. En le suivant, je suppose, Gramsci disait que, dans les sociétés modernes, la philosophie et un nouvel horizon de vie ont à se convertir en foi en la société. Cela signifie que nous avons besoin de reconstruire l’espérance, que la gauche doit être la structure organisationnelle souple, de plus en plus unifiée, capable de réveiller l’espérance, de redonner un nouveau sentiment commun, une nouvelle foi. Non pas au sens religieux du terme, mais une nouvelle croyance largement répandue au nom de laquelle les gens puissent mettre en jeu leur temps, leurs efforts, leur espace, leur dévouement.
Je salue ce que ma camarade commentait en disant qu’aujourd’hui 30 organisations politiques sont réunies. Excellent ! Cela signifie qu’il est possible de s’unir, que nous pouvons sortir des espaces restreints. La gauche, si faible aujourd’hui en Europe, ne peut se permettre le luxe de se démarquer de ses camarades. Il peut y avoir des différences sur 10 ou 20 points, mais nous coïncidons sur 100. Que ces 100 points soient donc les points d’accord, de rapprochement, de travail. Et nous pouvons mettre de côté les 20 autres pour la suite. Nous sommes trop faibles pour nous permettre le luxe de rester dans des combats de chapelle et de petits fiefs, en nous distançant du reste. Nous devons assumer une logique nouvellement gramscienne : unifier, coordonner, promouvoir.
Nous devons prendre le pouvoir d’État, nous devons nous battre pour l’Etat, sans jamais oublier que l’Etat est plus qu’une machine, c’est une relation. Plus que matière, c’est une idée. L’Etat est essentiellement une idée. Et un peu de matière. Il est matière en tant que relations sociales, en tant que forces, en tant que pressions, budgets, accords, réglementations, lois. Mais il est fondamentalement idée en tant que croyance en un ordre commun, un sens de la communauté. Au fond, la lutte pour l’Etat est un combat pour une nouvelle façon de nous unifier, pour un nouvel universel, pour un type d’universalisme qui unifie volontairement les personnes.
Mais cela suppose alors d’avoir préalablement gagné en matière de croyances. Avoir déjà vaincu les adversaires par la parole, par le sens commun. Avoir déjà vaincu les conceptions dominantes de droite dans le discours, dans la perception du monde, dans les perceptions morales que nous avons des choses. Tout cela exige un travail très ardu.
La politique n’est pas seulement une question de rapport de forces, de capacité de mobilisation, même si elle le sera le moment venu. Elle est fondamentalement persuasion, articulation, sens commun, croyance, vision partagée, jugements et préjugés partagés quant à l’ordre du monde. Et là, la gauche ne doit pas seulement se satisfaire de l’unité des organisations de gauche. Elle a besoin de se développer dans les syndicats, qui sont le socle de la classe ouvrière et sa forme organique d’unification. Mais nous devons aussi être très attentifs, camarades, à d’autres formes nouvelles d’organisation de la société.
La reconfiguration des classes sociales en Europe et dans le monde va donner lieu à différentes formes d’unification, plus souples, moins organiques, peut-être plus territoriales, moins liées au lieu de travail. Toutes sont nécessaires. L’unification par lieu de travail, l’unification territoriale, l’unification thématique, l’unification idéologique … C’est un ensemble de formes souples, face auxquelles la gauche doit avoir la capacité d’articuler, d’unifier et de proposer, et d’aller de l’avant.
Permettez-moi, au nom du président Evo Morales, en mon nom, de vous féliciter, de saluer cette rencontre, de vous souhaiter et de formuler respectueusement et affectueusement une exigence : luttez, luttez, luttez ! Ne nous laissez pas seuls, nous les autres peuples qui luttons de manière isolée dans certains endroits : en Syrie, un peu en Espagne, au Venezuela, en Equateur, en Bolivie. Non, ne nous laissez pas seuls, nous avons besoin de vous, non pas d’une Europe qui observe de loin ce qui se passe dans les régions éloignées du monde, mais d’une Europe qui éclaire à nouveau le destin du continent et du monde.
Traduction de l’espagnol : Marie-Rose Ardiaca
Révision : Mémoire des luttes
Source : ALAI, América Latina en Movimiento