Auteur Antoni Barbarà
Nous vivons dans une Europe cruelle, dans une Europe qui s’enfonce dans les inégalités. Au fil du temps, cette Europe déformée par la crise révèle de plus en plus la fracture des procédures démocratiques et les machinations de la fraude politique et sociale.
Cette fracture implique une perte des droits des citoyens qui étaient l’empreinte et la raison d’être de l’Europe après les tensions de la Seconde Guerre mondiale.
Par ailleurs, la fraude démontre le manque de volonté (qui a peut-être existé à l’époque) de construire de nouvelles démocraties européennes dans la paix, fondée sur le bien-être ainsi que le plein emploi, les femmes étant sur un pied d’égalité pour la répartition du travail et responsabilités.
Le saut dans le vide est plutôt une poussée dans le vide de chacun des piliers de l ‘« État-providence »: l’éducation, la santé, les services sociaux ou les entreprises stratégiques au service de l’intérêt public.
Chaque jour qui passe est plus insupportable en termes de coutumes et de morale, de statut socio-économique, de classe sociale, de lieu d’origine et de groupe ethnique, d’indépendance de jugement ou non, ou s’agissant du territoire national où nous analysons le problème.Nous avons porté un intérêt particulier à l’analyse de la situation dans le Sud de l’Europe, les pays dits PIGS, notamment au Portugal, en Irlande et en Italie, et plus particulièrement en Espagne et en Grèce.
Il y a eu des coupes dans les investissements et les ressources publiques, ainsi que les services sociaux, les allocations de chômage ont également diminué, ainsi que les emplois et les services ; de grandes entreprises publiques sont en cours de démantèlement et découpées en morceaux par la création de petites entreprises dans le but de générer des profits, les consortiums et d’autres constructions sont plus fréquemment utilisés tous les jours, ainsi que la soi-disant «gouvernance» e la collaboration public-privé. A travers des transactions opaques et l’ingénierie financière, ces options – en « répondant aux exigences des critères des marchés » – finissent par détourner les ressources publiques vers les entreprises. Enfin, nous sommes les témoins de l’externalisation (à la fois par la vente du secteur public, par exemple, par la vente directe des entreprises de santé publique aux grandes compagnies d’assurance privées ou en laissant les grandes entreprises privées bénéficier de toutes sortes de privilèges et d’aides du gouvernement).
Nous en sommes venus à croire que nous devons commencer par réfuter les mensonges quotidiens, mille fois répétés par les médias, qui agissent au service du système capitaliste, ainsi que de lutter bec et ongles contre la stratégie néolibérale menée par l’Union européenne .
Nous constatons que, même si elle est difficile et nécessite un énorme effort, la promotion d’un changement radical est plus nécessaire que jamais. Nous devons casser le mythe des bonnes pratiques et intentions de cette Europe qui n’ont jamais existé. Pour ce faire, il n’ya pas de solutions magiques à utiliser. Par ailleurs, il est important de ne pas confondre l’instrument et le but. Le seul moyen est de trouver les « points d’accord » et le terrain commun entre les mouvements sociaux et les organisations, et de proposer un engagement social et des politiques anti-néolibérales.
Il est temps de revenir aux valeurs comportant des droits non subordonnés à l’économie qui nous condamne tous à la misère d’une Europe qui a déjà échoué il y a 30 ans. Nous avons besoin d’identifier la réalité incontestable et sombre qui montre l’inégalité insupportable entre les populations et les secteurs sociaux de façon que ceux qui souffrent le plus sont aussi ceux qui sont les principales victimes et perdants dans la crise actuelle : les femmes, les plus pauvres, les étrangers, les personnes handicapées, les malades chroniques, les travailleurs, les jeunes, les étudiants et les retraités, ainsi que d’autres groupes marginalisés. Cette politique se traduit par la destruction des valeurs et des cultures.
Nous concluons que, après un bon diagnostic, il faut maintenant passer à la contestation claire et intelligente de l’hégémonie sociale, économique et politique de la droite pour accéder au pouvoir de manière démocratique par le biais d’une offensive électorale de l’intérieur ; par la construction d’un processus constituant partant du bas et une insurrection socio-politique fondée sur le réarmement idéologique.
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