Pour la première fois au cours de l’ère post-soviétique, une personne est menacée d’un an de prison juste pour avoir mis en cause une version d’un événement historique. La liberté d’expression est en jeu en Lituanie, membre de l’OTAN et de l’UE. Les autorités de la Lituanie persécutent politiquement pour ses opinions le journaliste, militant des droits humains, anti-fasciste et président du Front socialiste du peuple Algirdas Paleckis.
Le verdict du tribunal sera connu le 14 décembre à 15 heures à Vilnius à la Cour du premier district de Vilnius (Laisves pr. 79, Vilnius).
A. Paleckis risque 1 an d’emprisonnement pour avoir, selon le Procureur d’État, « nié l’agression de l’URSS en 1991. » Le « crime » d’A. Paleckis est qu’il a osé contester la version officielle des événements du 13 janvier 1991 à Vilnius. 14 personnes ont été tuées ce jour-là, dans des circonstances très peu claires, sans qu’il y ait une enquête officielle jusqu’ici. Il existe des signes de provocations évidents, en ces temps de changement de régime en Lituanie. A. Paleckis a parlé ouvertement de ces provocations, en fondant son opinion sur de nombreuses publications et des entretiens avec des témoins, ainsi que sur les conclusions médicales sur les causes du décès des victimes. Mais l’État lituanien, gouverné par des politiciens nationalistes, impose à la société sa propre version des événements. Tout questionnement est interdit par le Code pénal lituanien, même si les véritables auteurs du crime mentionné ne sont toujours pas identifiés.
A. Paleckis est un des co-fondateurs du mouvement international des droits humains « Un monde débarrassé du nazisme » et un des vices-présidents de sa section lituanienne. Il est l’une des très rares personnes en Lituanie à dénoncer la mansuétude du gouvernement devant les néo-nazis, qui sont autorisés chaque année à marcher dans les rues de Lituanie en criant fièrement « La Lituanie aux Lituaniens! », « Juden raus ! » (en allemand dans le texte : Les Juifs dehors !). Le tribunal lituanien a décidé que la svastika pouvait être arborée publiquement en Lituanie, et que le slogan « La Lituanie aux Lituaniens ! » est « un slogan démocratique ». Toutes ces tendances néo-nazies sont soutenues officieusement par le gouvernement de la Lituanie.
Halte à l’interdiction de la liberté d’expression en Lituanie !
Bas les pattes de Paleckis Algirdas!