70 parlementaires, venant de 14 pays, en présence de responsables du PGE ont essayé de coordonner leurs réponses aux attaques dont sont victimes les systèmes sociaux européens.
Cette réunion se tient au moment où les gouvernements ont franchi une étape supplémentaire dans l’application des politiques d’austérité en signant le Pacte budgétaire et juste avant la manifestation contre ces politiques, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats, du 14 novembre.
Au PGE, nous avions au départ deux objectifs :
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Permettre à nos parlementaires de sortir de l’isolement dans lequel le consensus des libéraux les met dans leur assemblée régionale et nationale : ils pourront informer que leurs propositions sont les mêmes que celles des parlementaires qui se battent pour un développement social et écologique dans les autres pays de l’Union, en lien avec des députés européens de la GUE.
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Faire avancer l’idée que des alternatives à l’austérité sont possibles et rassembler à partir de cette réunion 3 ou 4 points qui fait accord entre nous pour en faire des repères dans des campagnes auprès de la population. Elles viendront s’appuyer sur des campagnes nationales menées par nos partis.
Au cours de la réunion, les parlementaires dénoncent la signature, sans débat populaire, du pacte budgétaire européen qui rend encore plus difficile l’inflexion des budgets par les Parlements régionaux et nationaux. Les crises s’aggravent sans cesse. Nos députés, qui ont fait le choix de faire rentrer ce qui se passe à l’extérieur dans les Parlements, constatent une perte de confiance des populations envers les élus. Plusieurs initiatives ont été décrites montrant comment certains députés agissent pour dépasser cette perte de souveraineté, par exemple :
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Faire appel à la justice pour montrer que le Pacte budgétaire est contraire aux lois européennes garantissant les droits humains et la démocratie.
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Coordonner au niveau européen des positions des députés nationaux, comme cela c’est fait avec succès sur le projet de la suppression de droit de grève.
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Faire appel à « l’initiative législative citoyenne ».
Plusieurs parlementaires ont souligné l’importance d’élever le niveau d’analyse de la crise, dans la population, en particulier dans ses causes, pour que nos positions soient mieux comprises.
De plus, la solidarité sera d’autant plus forte que l’on démontrera que ce ne sont pas les pays du Nord qui paie pour les pays du Sud puisque les pays du Sud empruntent à taux élevé aux pays du Nord qui eux se financent à taux bas.
La mise en commun des travaux des parlementaires a permis d’expliciter les terrains d’accord pour les batailles à mener à tous les niveaux en Europe, en liaison avec les mouvements sociaux, contre les politiques d’austérité et le Traité budgétaire Européen.
Voici les points de convergence retenus par Transform ! présent à la réunion :
Trois axes ont été mis en évidence, s’agissant de la riposte à organiser à tous les niveaux en Europe :
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La démocratie. Il y a aujourd’hui confiscation des pouvoirs et de restriction des libertés, y compris la mise en cause radicale des droits des parlementaires à définir les politiques à suivre. Une réaction s’impose d’autant plus que cette évolution conduit à la fin de la délibération politique.
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Le développement social. À l’opposé de l’austérité, les élus de gauche ont la responsabilité de proposer partout des politiques de développement social (harmonisation des droits sociaux, renforcement des services publics), « pactes sociaux » à opposer au « pacte budgétaire », etc.
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Financement. Il faut imposer que le développement social et humain soit financé par des moyens qui échappent aux marchés. Ce qui suppose de transformer le rôle de la BCE, qui devrait financer les gouvernements et non les banques, de taxer les richesses, de mettre fin à l’évasion et aux paradis fiscaux, de créer une banque publique européenne exclusivement consacrée au financement social et écologique.
Nous avons donc décidé à cette réunion qu’un groupe de travail du PGE se mettrait en place avec des parlementaires pour écrire des projets de loi communs, dont le premier serait sur la transformation du statut et de la mission de la BCE pour lui permettre de financer directement les Etats.
Une formulation des alternatives qui dessine les pistes d’une autre Europe sera proposée aux partis et élus du PGE. Nous rajouterions aux trois axes développés durant cette réunion, un axe aussi évoqué : celui de la paix et le refus d’installation de bases militaires de l’OTAN. Ces 4 propositions pourraient être potées dans nos institutions, circulées dans les réseaux sociaux et faire l’objet de campagnes populaires par les militants de nos partis.
La présence d’Européens à nos initiatives locales et nationale fait partie des solidarités politiques que nous devons développer et faire passer le message dans chaque localité : « Vous n’êtes pas seuls à refuser les coupes budgétaires pour régler la dette ». Nous avons aussi entendu l’appel aux solidarités concrètes, lancé par des élus, car la crise est devenue, dans certains pays, humanitaire.
Les mises en commun des réflexions et initiatives pour les alternatives et les solidarités, en appui des batailles que nous menons dans nos pays, pourraient êtres utiles dans la bataille contre l’extrême droite. Elles ont déjà commencé à casser le consensus libéral en créant des alliances plus larges sur des propositions et certains partis de transformation sociale ont progressé aux élections.
Le PGE souhaiterait poursuivre avec Transform ! un travail d’analyse à partir des témoignages et propositions donnés à cette rencontre des « Parlementaires pour une alternative » :
L’exigence des politiques néolibérales est identique dans toute l’Europe, mais le rythme de son application n’est pas le même dans chaque pays, la mise en concurrences des salariés entre eux, à l’échelle du continent, a des conséquences violentes et compliquées, les subjectivités des peuples sont diverses et les cultures politiques différentes. Mieux comprendre ces aspects qui sont apparus dans cette réunion, en particuliers sur les stratégies à adopter, permettraient de poursuivre cette coordination, tout en respectant les diversités.
Le travail prévu en commun Transform ! et PGE pour l’année 2013 sur les différents scénarios de sortie de crise dans l’UE devrait nous aider à mieux anticiper les choix de stratégies.
La coordination des parlementaires au niveau Européen pour la résistance, la solidarité et les alternatives aux politiques d’austérité fait partie des moyens que nous nous donnons pour avancer vers la refondation de l’Europe sur des enjeux de classe.