Le sit-in pacifique a commencé pour contrer les constructions prévues dans le parc Gezi Taksim, qui remplaceraient l’un des rares espaces verts du centre-ville d’Istanbul par un centre commercial, a évolué vers des manifestations nationales et la résistance de la population en raison de la violence brutale de la police et des tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants. Le non-respect par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan des droits de l’homme universels et des lois connexes, son attitude condescendante et le style de langage qu’il utilise constamment contre les manifestants, ont ajouté encore au mécontentement croissant et aux manifestations dans un très court laps de temps.
Cette attitude, qui a encore rétréci l’espace des droits et libertés fondamentaux et qui continue à ignorer le droit à se rassembler et à participer a conduit la population à se réfugier dans les rues par milliers.Malheureusement, le Premier ministre continue de considérer tout point de vue divergent, les protestations et les manifestants comme des « forces secrètes de l’ennemi », « marginaux », et comme « traîtres », ce qui traduit une intolérance extrême pour toute forme de dissidence. Il a également encouragé la société à se diviser en deux pôles opposés en désignant les manifestants comme des « autres » ayant des intérêts cachés à renverser son gouvernement. Nous croyons au contraire que la résistance de Taksim Gezi Park offre une bonne occasion d’écouter et de construire un environnement de paix et de solidarité sociale plus forte en Turquie. Le gouvernement doit en outre d’abandonner une attitude et une terminologie qui criminalisent toujours les manifestants pacifiques.
Les manifestations de rue et les demandes de la population sont considérées par le gouvernement comme criminelles et illégales, ce qui justifie la brutalité policière croissante.Si les demandes des gens continuent à être ignorées et la violence contre les manifestants encouragée, nous croyons que les dégâts seront plus graves, d’autres innocents vont être blessés, et les choses peuvent atteindre un point de non-retour. Nous tenons à rappeler que tous les gouvernements acquièrent leur légitimité non seulement par le nombre de votes qui se portent sur eux, mais, à travers le degré de respect qu’ils portent aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales et à leur protection. À cet égard, nous invitons, principalement, le Premier ministre et les membres de son gouvernement, à agir de manière responsable pour garantir les droits humains individuels, pour retirer les forces de police des lieux de manifestation citoyenne, l’arrêt des brutalités policières contre le peuple et d’éliminer toute utilisation d’un langage très agressif, discriminant et condescendant, qui semble avoir été largement adopté au plus haut niveau du gouvernement.
Il convient de rappeler qu’il est de la responsabilité première de l’Etat de sécuriser et protéger les droits humains et les libertés fondamentales, en toute circonstance.
COALITION DES FEMMES-TURQUIE
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