Le 22 janvier dernier, la France et l’Allemagne célébraient les 50 ans de la signature du « Traité de l’Elysée », un acte fondateur de la réconciliation entre les deux pays après la victoire contre le nazisme et le point de départ d’une coopération jusque là inédite. Les parlementaires allemands et français ont tenu une session commune au Bundestag, en présence de la Chancelière allemande et du Président Français.
Cette célébration n’a malheureusement pas donné lieu à un débat sur l’avenir de la coopération franco-allemande dans un monde qui a changé et dans une Europe en crise. Dommage, car l’enjeu est crucial comme l’a rappelé André Chassaigne, le président du groupe Front de gauche à l’assemblée nationale lors de la séance commune : « Le courage, le souffle et la force qui avaient accompagné la signature du traité de l’Elysée doivent aujourd’hui nous inspirer pour réorienter la construction européenne et bâtir un nouvel avenir ».
L’innovation est venue du Front de gauche et de Die Linke, qui étaient seuls à avoir prévu deux déclarations communes, un programme de rencontres et un événement public à la veille de la cérémonie officielle. La coopération entre les deux forces s’est renforcée ces dernières années. Elle a débouché sur des actions concrètes très intéressantes, notamment le dépôt simultané; en décembre 2011, d’une résolution commune à l’Assemblée nationale et au Bundestag, proposant des mesures financières pour sortir de la crise.
Le 21 janvier, le Front de gauche et Die Linke ont présenté une déclaration à la presse pour dire leur attachement au traité de l’Elysée comme moment clé de l’histoire des deux pays, mais surtout pour porter l’ambition d’un « processus d’élaboration collective d’un nouveau partenariat franco-allemand, dans une optique de gauche » et avancent les principes pour une relation « pacifique, coopérative et citoyenne ».
Le Front de gauche et Die Linke ont défini un programme de travail commun avec comme objectif de développer les solidarités politiques dans le but de « joindre [les] efforts pour mettre en échec ces politiques d’austérité, l’autoritarisme qui les accompagne et ouvrir la voie à une Europe de progrès ». Le prochain rendez-vous aura lieu à Paris où les camarades de Die Linke viendront exposer les conséquences des lois Hartz IV pour les travailleurs allemands ; ce qui devrait aider la bataille parlementaire et populaire menée par le Front de gauche contre l’accord « compétitivité-emploi ».
La journée du 21 janvier s’est terminée par une rencontre publique à la Maison Karl Liebknecht avec un échange de vues entre Bernd Riexinger, Co-président de Die Linke et Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français et Président du Parti de la gauche européenne.