Au cours des deux dernières années, la réponse des élites européennes à la crise économique et financière a été marquée par une centralisation agressive des pouvoirs de décision supranationaux. Les nouvelles structures de gouvernance envisagés ne souffrent plus seulement d’un « déficit démocratique », mais représentent aujourd’hui une véritable « fuite de la démocratie ».
Qui prend les décisions dans l’UE ? Pour répondre à cette question, il suffit de se tourner vers les conclusions du dernier Conseil européen. Nous pouvons y trouver, pour prendre un exemple, que la définition des prochaines étapes de l’Union économique et monétaire prévue sera confiée à un groupe formé par les présidents du Conseil européen, de la Commission, de l’Eurogroupe et la Banque centrale européenne. Les États membres et le Parlement européen, seront tout simplement «consulté». Il semble clair que la politique de l’Union européenne est de plus en plus déterminée par une oligarchie se pliant aux exigences des marchés financiers.
Mais le destin des peuples européens ne peut être décidé par une oligarchie, il devrait être déterminé par les citoyens européens eux-mêmes. Le silence du Parlement européen est choquant, l’institution acceptant une fois de plus d’être ravalée à un rôle purement consultatif. Cette situation nous pousse à lancer une réelle alarme démocratique. Le Conseil européen a confirmé et renforcé la construction d’un édifice sans précédent dans l’histoire des démocraties, détruisant les fondements de l’Etat bourgeois – basé sur le principe «pas d’impôt sans représentation élue». Nous assistons à la construction d’un système monétaire, budgétaire et bancaire pour répondre aux besoin d’une économie de marché qui soit compétitive au sens de l’impératif néolibéral mondial. Un système qui doit être construit et régi par une structure technocratique sans aucun mandat populaire, ni aucune forme de contrôle ou de responsabilité, même celui des institutions représentatives.
L’approbation du Pacte budgétaire n’est que le dernier pas vers l’imposition d’une discipline budgétaire de plus en plus stricte, à la suite du semestre européen, du Pacte Europlus et du Six Pack. L’idéologie même du modèle social européen est jugée obsolète – comme l’a affirmé à plusieurs reprises Mario Draghi. La déstructuration des fondements des conditions matérielles et des droits des travailleurs, la démolition de l’État-providence, la privatisation continue des services fondamentaux et des biens communs, exigent de plus en plus la destruction de la démocratie, même dans ses formes représentatives. Le processus électoral lui-même n’a plus lieu dans un climat normal, mais plutôt sous le chantage permanent de la crise des dettes souveraines et des oscillations menaçantes des marchés financiers.
Toute opposition aux choix économiques et sociaux injustes et inefficaces imposés par le chantage à la dette devrait être accompagnée d’une mobilisation aussi forte, capable de résister à la réduction de la vie démocratique des citoyens européens et de relancer la démocratie européenne. Nous avons besoin d’une rupture démocratique. Une rupture démocratique fondée sur la contestation de la technocratie et de ses diktats, et sur la mise en place d’un processus constituant démocratique pour une autre Europe.
Nous lançons un appel pour la constitution d’une vaste coalition de mouvements sociaux, d’associations, des mouvements, des forces politiques et syndicales, mais aussi les citoyens, se reconnaissant dans la demande concrète de la démocratie européenne. Nous proposons de réunir cette coalition en une assemblée qui se tiendra dans le cadre des mobilisations 10 Firenze 10 les 8-11 novembre 2012, capable de réunir la pluralité des voix qui se sont exprimées en Europe dans la période récente autour d’un ensemble commun d’exigences pour une réforme démocratique. Il sera important pour un tel front démocratique d’être véritablement transnational, sans oublier la centralité de l’espace Europe centrale et orientale, et de contribuer à rénover les pratiques politiques des mouvements, des partis et des syndicats en Europe. Parce que la démocratie ne dépend pas seulement des institutions, mais d’une citoyenneté active capable de développer de nouvelles pratiques politiques transnationales.
Alternative Europe, Altramente et transform! Italie
Contact
Vous pouvez utiliser l’adresse suivante pour plus d’informations et vos communications: info@ firenze1010.eu
Contact
info@firenze1010.eu
http://www.firenze1010.eu/index.php/en/