Malgré de réelles difficultés avec les autorités locales de Nice pour organiser ces évènements, la manifestation comptait plus de 10 000 personnes ; c’était une manifestation très colorée, soutenue en France par plus de cinquante organisations.
Le forum des Peuples a regroupé une trentaine de séminaires sur les questions sociale, écologique, syndicale, féministe, sur les migrations, les droits, la démocratie… Deux assemblées – une européenne et l’autre mondiale – ont permis de partager des analyses et de travailler les convergences. La présence de syndicalistes, de grandes ONG, du mouvement altermondialiste, mais aussi de nouveaux mouvements – tels Les Indignés, des acteurs des révolutions Tunisienne, Égyptienne – a apporté une grande richesse à ces rencontres. Un militant canadien a exprimé en ces termes l’émergence d’une nouvelle aspiration : «Chaque mouvement crée son propre terrain et demande aux autres de venir sur son terrain, nous n’y arriverons pas ainsi ; il est grand temps d’organiser un grand terrain commun».
Le Forum a montré que, en pleine crise, la remise en cause du système capitaliste ainsi que l’exigence de démocratie rapprochent les différentes forces, malgré leur grande diversité. Dans ce contexte, on peut observer que la «posture de lobbyiste» de certaines ONG vis-à-vis du G20 a tendance à reculer pour laisser la place à une franche contestation et à l’affirmation: «Ils sont vingt, nous sommes des millions»,«Les Peuples d’abord, pas la finance» (slogan de la Coalition). La question de la démocratie, du pouvoir est davantage posée, mais aussi celle des forces crédibles pour porter cette alternative démocratique. C’est autour de ces enjeux dans l’espace européen que Transform! avait organisé son atelier. La nécessité de proposer une alternative aux logiques actuelles, au capitalisme destructeur de nos vies et de l’avenir de la planète, par la construction d’une société solidaire semble plus largement partagée. Les participants au Forum ont exprimé la sensation de se trouver sur une crête, entre de très graves dangers (basculement vers le désastre) et le meilleur (révolution démocratique).
Autre point important: plusieurs partis politiques n’étaient certes pas membres, mais soutiens de la coalition face au G20 et ont pu organiser deux débats. Cette démarche se situe dans le prolongement du sommet des Peuples de Cochabamba dont le mouvement altermondialiste mais aussi les partis progressistes étaient parties prenantes. Malgré la crise de la sphère politique, la recherche de nouvelles relations avec le politique est à l’ordre du jour.
Pour résumer, ce forum des Peuples témoigne d’une disponibilité des mouvements dans leur diversité pour de nouvelles coopérations porteuses d’espoir…