Au cours des dix dernières années, nous, celles et ceux qui ont manifesté au cours du contre-sommet de Gênes en 2001, avons lutté pour ne pas oublier les attentes exprimées à l’époque.
Les manifestants de Gênes appartenaient à un mouvement dont le slogan était « un autre monde est possible ». Le mouvement avait commencé à Seattle en 1999 comme une alliance de syndicats et de mouvements sociaux, et même plus tôt dans la forêt du Chiapas, au Mexique. En 2001, ils se sont réunis à Porto Alegre, au Brésil, pour le Forum Social Mondial.
Pour eux, l’économie de marché sans règles conduit à un monde sans justice, avec plus d’exploitation, de guerre et de violence. La nature serait détruite, mettant en péril la vie humaine sur terre. La pauvreté, la guerre, le choc des civilisations, et de nouveaux murs entre le Nord et le Sud suivraient. Cela a été notre proclamation à l’époque, elle a suscité une répression impitoyable.
Depuis lors, nous demandons la vérité sur la répression à Gênes, considérée comme « le plus féroce violation des droits humains après la Seconde Guerre mondiale » (Amnesty International).
Neuf ans plus tard, deux arrêts importants de la Justice ont confirmé la vérité historique que tout le monde savait : les corps et les droits humains ont été violés dans les rues de Gênes et dans l’école où de nombreux jeunes dormaient. Quelque chose inacceptable pour un État démocratique. Le jugement des policiers responsables de la violence a rappelé la vérité.
Une mise à pied aurait été la bonne sentence pour les accusés. Mais il n’y a pas eu de mise à pied : une personne a même été promue à un grade supérieur, alors que l’on s’attendait à des mises à pied et même des exclusions de la police. Dans ce cas, la Cour de cassation se sentirait plus libre de rendre un verdict de culpabilité.
Il n’y a eu aucune excuse, ni de dommages et intérêts pour les victimes de cette violence.
Aujourd’hui, les raisons de lutter sont encore plus évidentes : quelques privilégiés cupides ont provoqué une crise sans précédent, pillant les ressources naturelles qui deviennent plus rares, et causant la mort de l’environnement, détruisant les droits humains fondamentaux par la guerre.
Tout le monde sait maintenant que l’espérance en l’avenir ne peut être restaurée que si on prévient les conséquences catastrophiques de cette politique hostile.
Nous voulons inviter tous ceux qui ont lutté pour la même cause, comme en 2001, dans l’espoir d’un monde meilleur, de se joindre à nous à Gênes en juillet 2011, pour construire la résistance, la solidarité et un nouvel espoir.
Association Culturelle Punto Rosso, Genova