La question du logement est explosive. Les prêts au logement ont joué un rôle central dans le déclenchement de la crise économique mondiale et dans de nombreux pays l’augmentation du coût de la vie est la raison ultime pour laquelle les gens sortent sur les places et protestent contre les effets de la crise et l’austérité. Même ici, en Suède, le coût du logement explose, en absorbant une part croissante du salaire. La vague de privatisations dans le secteur public du logement, avec la conversion d’appartements locatifs en appartements privés, a créé un marché du logement basé sur la spéculation et le pillage de nos biens publics communs. Cette année, la file d’attente pour les logements sociaux à Stockholm s’est allongée à 75 000 personnes, tandis que l’offre de logements locatifs vacants continue de diminuer, à cause de la privatisation et du faible nombre de projets de construction.
Lors de la Journée mondiale d’action du 15 octobre – Unis pour le changement social – de nombreuses personnes ont choisi de se rassembler sur les places centrales des grandes villes suédoises pour tenir des assemblées générales sur l’inégalité économique croissante. Les places ont rassemblé une foule diverse pour une discussion large et ouverte.
Mais beaucoup ont choisi une voie différente, faisant de la question du logement leur revendication principale, car la privatisation de nos maisons, c’est la privatisation de nos vies. Nous avons choisi de mettre l’accent sur la continuité, le conflit et le contact. Au lieu de nous rassembler sur les places, nous l’avons fait dans les banlieues et les quartiers où nous vivons, en profitant pour parler à nos voisins de la nouvelle vague de privatisations lancée cette année par la majorité politique néolibérale au conseil municipal, de la façon de la stopper et de défendre le droit à louer un logement. Nous avons parlé à des personnes âgées et aux jeunes, marché autour des blocs, distribué des dépliants, offert du café et informé nos quartiers sur le droit au logement. Plus d’une centaine de personnes ont pris part à ces activités, tout au long des diverses lignes de métro de Stockholm. Quelque 10 000 tracts ont été distribués et un premier contact a été pris avec un certain nombre de groupes de protestation plus ou moins organisés au plan local, tous luttant contre les privatisations dans leurs propres blocs. L’idée est d’articuler les luttes politiques que nous menons dans notre vie quotidienne avec un mouvement plus général, pour mettre fin à l’inégalité néolibérale sensible dans le contexte suédois. Cela s’est avéré être un bon début pour créer un réseau politique s’occupant de ces questions et pour d’autres activités prévues pour l’automne et l’hiver.