Le symposium du 14 et 15 mars à Prague a réuni une cinquantaine de personnes provenant de onze pays d’Europe. Il a permis de avoir une approche interdisciplinaire sur la condition et la formation des femmes dans les systèmes éducatifs d’Europe : une analyse du point de vue de classe et de genre.
L’analyse de la place accordée dans la formation à la femme dans les contextes historiques finlandais, espagnol et tchèque a mis en évidence l’étroite relation entre la condition de la femme et le rôle de l’Etat, de ses règles de pouvoir et de ses lois. Le rapport entre recherche et sciences a souligné la persistance de la difficulté des femmes à accéder aux niveaux très hauts de la profession. Les coupes de budget, comme en particulier en Biélorussie où il n’y a plus gratuité d’accès à l’enseignement secondaire, représentent un obstacle supplémentaire pour les classes populaires et les femmes.
L’approche pédagogique sur l’éducation de genre dans les écoles a été l’occasion de connaître des expériences pratiques. Les témoignages des épreuves présentes en France et en Italie ont montré la difficulté à modifier l’état des choses.
Les indications des Ministères ainsi que le travail fait par le personnel spécialisé à l’encontre des écoles qui prônent à la réflexion et pratiquent une pédagogie et didactique de genre rencontrent des adversaires politiques et ecclésiastiques qui arrivent à considérer l’éducation du genre comme de la propagande totalitaire.
Les interventions de la part des oratrices et des femmes présentes ont souligné que la parité entre les femmes et les hommes, malgré les conquêtes du siècle passé, n’est pas encore une réalité. Le patriarcat a changé de visage mais il est toujours présent et se renforce dans la crise. Les religions accentuent ce phénomène et les stéréotypes sont très encrés dans la société.
La globalisation détermine la formation des jeunes et le caractère de la recherche.
La gestion managériale des écoles est de plus en plus présente, obéit aux exigences des marchés. Il est impératif de passer de la théorie des compétences pour la compétitivité à la formation pour la vie et la citoyenneté, pour le dialogue constructif et respectueux entre les femmes et les hommes, de toute culture et nationalité.
L’éducation doit être gratuite tout le long de la formation, dès la maternelle et à l’âge adulte. Les femmes doivent pouvoir accéder, selon leur désir et intérêt à toute formation qu’elles souhaitent et pour cela il faut un changement radical de penser de notre société.
Il s’agit d’une transformation nécessaire dans toute l’Europe, occidentale et orientale.
Mais ce qui est aussi indispensable est la réforme du monde du travail, en réduisant les horaires hebdomadaires (30-35 heures) sans modification de salaire : ceci permettrait de réduire le chômage et la précarisation causée par la politique de l’UE.
La compréhension des expériences dans des différents pays d’Europe, les confrontations de opinions et de propositions ont permis de trouver les points en commun pour les femmes dans le déroulement de l’éducation et dans le domaine de la formation. Ce sont des conditions qui ont des conséquences dans la vie sociale, politique et dans le monde du travail.
L’élaboration d’une alternative critique est nécessaire.
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