Le 25 janvier 2015, ce que les Grecs ont rejeté par leur vote, ce n’est pas seulement un gouvernement en faillite, mais les politiques d’austérité qui leur avaient été imposées jusqu’à mener le pays au bord d’une catastrophe humanitaire. Le gouvernement formé par Alexis Tsipras a ouvert la porte à des changements fondamentaux en Grèce, mais aussi dans toute l’Union européenne.
Il s’inscrit en faux par rapport aux intentions des dirigeants européens néolibéraux qui veulent au contraire la poursuite de ces mesures d’austérité. Dès la formation du nouveau gouvernement, la Banque centrale européenne, les chefs de l’Eurogroupe et le gouvernement allemand ont augmenté la pression qu’ils exercent sur la Grèce. Le refus de la BCE de convertir les titres grecs en prêts et la menace de couper la Grèce de tout financement international non seulement ont un impact économique profondément dommageable mais reflètent la volonté de ne pas tenir compte de la volonté démocratique de changement politique exprimée par le peuple grec.
Le gouvernement Tsipras a déclaré qu’il ne cèderait pas aux pressions et qu’il s’en tiendrait aux promesses faites au people grec pendant la campagne électorale.
La pression exercée sur un peuple souverain va également à l’encontre des attentes des citoyens européens. Ces derniers jours, la Confédération européenne des syndicats, différent syndicats allemands et d’autres pays européens comme l’Irlande et l’Autriche, des initiatives de citoyens et de nombreux universitaires ont déclaré que le nouveau gouvernement grec n’est pas une menace mais au contraire une opportunité pour l’Europe et en appellent aux institutions européennes pour qu’elles adoptent une attitude positive vis-à-vis de ce nouveau gouvernement. Dans différents pays, des députés appartenant à différentes familles politiques ont eux aussi réclamé un accueil positif.
Il reste beaucoup à faire. C’est maintenant que la Grèce a besoin de notre solidarité. Le 11 février, l’Eurogroupe se réunit pour une session spéciale. Peu après, c’est le Conseil européen qui se réunit pour envisager la situation créée par les élections grecques.
Nous en appelons aux mouvements sociaux, aux syndicats, aux acteurs politiques et à toutes les forces qui s’opposent aux politiques d’austérité pour dénoncer le chantage exercé sur la Grèce. Nous en appelons à une pression citoyenne soutenue sur les décideurs au niveau de l’UE, des gouvernements nationaux, des banques nationales et de la BCE. La décision prise par le people grec le 25 janvier doit être respectée.
Nous proposons des manifestations de solidarité avec la Grèce le mercredi 11 février et une semaine d’action au moment de la réunion du Conseil européen et de l’Eurogroupe du 11 au 17 février.
transform ! europe
8 février 2015
traduction : Christine Pagnoulle
Déclarations de la Confédération européenne des syndicats, des syndicats autrichiens et des dirigeants de syndicats allemands, ainsi que l’appel de 300 universitaires pour la Grèce. http://wp.europa-neu-begruenden.de/griechenland-chance-fuer-europa/greece-after-the-election-not-a-threat-but-an-opportunity-for-europe/ http://www.oegb.at/cms/S06/S06_0.a/1342554618884/home/jetzt-erklaerung-unterstuetzen http://www.epsusa.org/events/petitionforgreece.html