Manifestation Contre Le Plan De Cinq Présidents

JC Juncker a présenté, en Juin 2015, le rapport qu’il a coécrit avec le "président" de l’eurozone, celui de l’Eurogroupe, celui de la BCE et enfin le seul élu, celui du Parlement Européen.
Sa priorité est "une Union économique de la convergence, de la croissance et de l’emploi "
D’abord, par la création d’un système d’autorités de la compétitivité de la zone euro, c’est à dire, citons le, "une mise en œuvre renforcée de la procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques, une attention accrue portée aux performances dans le domaine social et de l’emploi et une coordination plus étroite des politiques économiques. Le processus de convergence devrait être rendu plus contraignant au moyen d’un ensemble commun de normes de haut niveau qui seraient définies dans la législation de l’UE. Ce dispositif devra s’appuyer sur la mise en place dans chaque pays d’une autorité nationale de la compétitivité."
Autrement dit, l’accentuation et la pérennisation des mesures austéritaires, anti salariales, destructrices des garanties collectives, leur contrôle centralisé par les technocrates bruxellois, c’est à dire ce qui s’est mis en place violement en Grèce depuis 2008, plus discrètement, mais tout aussi efficacement dans quasiment tous les pays de l’Union devient la norme perpétuelle.
Ensuite ils veulent finaliser l’union financière, visant au renforcement des pouvoirs de la BCE sur les banques centrales nationales, les mettant entièrement définitivement sous tutelle.
Puis aller très vite vers une union budgétaire, avec un comité consultatif budgétaire qui renforcera les conseils budgétaires nationaux, et imposera avec fermeté les règles budgétaires autoritairement décidées au nom de la" stabilité monétaire".
Enfin pour bien marquer la volonté fédéraliste du Directoire, devra être mis en place une "représentation unifiée de l’Union Economique et Monétaire" (UEM), pour parler d’une seule voix au FMI est-il expliqué, et renforcer en pouvoir et en moyen le rôle du Président de l’Eurogroupe (non élu, rappelons le).
Quant à la dimension sociale de l’UEM, quand même évoqué en fin de parcours, elle est renvoyée à un groupe d’expert consultatif  pour des mesures à mettre éventuellement en place d’ici 2025!
Quelles réponses donner à cette ambition d’accélérer les politiques ordo-libérales, d’aller rapidement vers une fédéralisation de l’UE et de constituer un noyau dur dans l’Eurozone ?
La réponse vient de nombreux acteurs du syndicalisme et de la société civile en Grèce. Ils lancent un "appel de la Grèce à l’Europe ", sous forme de pétition, réclamant le retour du droit à la négociation collective de telle sorte que les travailleur-se-s puissent s’organiser, que les luttes sociales puissent s’exprimer et que les revendications aboutissent. Cela implique que les règles imposées par le mémorandum de Juillet soient abolies.
Deux projets de société d’affrontent de fait. L’un, celui du Directoire, veut plus de concurrence entre les peuples, plus d’austérité, considère le droits du Travail comme un frein à la compétitivité, c’est à dire à un haut niveau de profit et de revenu pour les actionnaires et moins de démocratie. L’autre considère que la sécurisation et la valorisation du Travail est un facteur d’efficacité économique, sociale et écologique qui permettra à tous d’avoir un travail décent, en terme de revenu et de conditions de travail et qui ouvre la voie à la transition écologique et la transformation productive à même de sauver la planète du désastre vers lequel le Directoire veut nous mener.
Lors de la dernière assemblée de l’AlterSommet (AS), à Paris le 30 novembre et 1er décembre, il a été décidé que chaque organisation membre de l’AS ferait signer massivement cette pétition. Pour une Europe de justice sociale et écologique, signons.
La pétition « Pour inverser le coup, accords collectifs maintenant!«

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