Les Nations Unies doivent rassembler les preuves et les auteurs doivent être traqués et traduits en justice devant le Tribunal international des crimes de guerre à La Haye.
Mais les accusations rapidement émises contre le régime d’Assad par les Etats-Unis, comme aucune preuve ne pouvait être apportée à ces allégations, ont provoqué le doute au lieu de permettre d’y voir plus clair. En tout cas, des frappes militaires en dehors de l’ONU au sein de laquelle plusieurs pays se désignent à la fois comme procureurs, juges et exécuteurs, sans même attendre les résultats des enquêtes objectives serait dans tous les cas juridiquement contestable. Toute action militaire, même limitée en ce qui concerne le temps et l’espace, exécutée sans l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU constitue une violation du droit international. Ce serait un désaveu des Nations Unies en tant que tel et de l’ordre international qu’elles représentent.
Ajouter une autre guerre à la guerre déjà en cours ne ferait qu’augmenter la souffrance du peuple et rendre plus difficile une solution politique. Les frappes militaires envisagées provoqueront de nouvelles victimes, parmi lesquelles des civils, et aggraveront encore les dommages déjà causés. Ils comportent également le risque de déclencher la guerre à grande échelle dans la région en élargissant le conflit à d’autres pays (tels que le Liban, la Jordanie, Israël, l’Irak, l’Iran et la Turquie), ce qui pourrait avoir des conséquences mondiales. Cette situation imprévisible doit être empêché par tous les moyens .
Ces derniers jours, dans de nombreuses villes européennes, ont lieu des manifestations contre l’escalade de la guerre. Nous exigeons des États-Unis, de la France et des autres puissances impliquées de cesser immédiatement leurs préparatifs de guerre et d’actions militaires. Les circonstances dans lesquelles des armes chimiques ont été utilisées contre le peuple syrien doivent être élucidées par une enquête internationale objective et rendue accessible à l’opinion publique mondiale. Des mandats d’arrêt internationaux doivent être émis à l’encontre des responsables quels qu’ils soient. Comme première étape vers la fin de la guerre civile, il est logique d’imposer et d’appliquer un embargo sur les armes pour toutes les parties impliquées. Nous appelons l’Union européenne à prendre l’initiative politique pour une conférence de paix dans l’esprit de Genève-2, incluant les parties syriennes de la guerre civile, les pays voisins et les grandes puissances mondiales.