Par Walter Baier, Coordinateur de transform! europe
Les 8 et 9 septembre, transform! europe a tenu son assemblée générale à Paris, à l’Espace Niemeyer, siège à la fois du PCF et d’Espaces Marx, l’organisation française, membre de Transform!. Après l’adoption de trois autres organisations en qualité d’observateurs – transform! Danmark, Prometheas de Chypre et de la Fondation Europe des citoyens (FEC) d’Espagne – le réseau comprend désormais 25 organisations et revues de 18 pays.
Natassa Theodorakopoulou, Christine Mendelsohn et Pedro Marset ont participé à l’Assemblée générale en tant que représentants du Parti de la Gauche Européenne.
La veille au soir, les participants et les invités avaient discuté des questions stratégiques de la gauche et des tâches qui en découlent pour transform!europe avec le président du Parti de la gauche européenne, Pierre Laurent.
L’Assemblée générale ouverte par Ruurik Holm et Elisabeth Gauthier a dressé un bilan positif du développement de transform! au cours de l’année précédente. Aujourd’hui les deux caractéristiques essentielles de transform! se sont consolidées. C’est un réseau pluraliste, de gauche remplissant la fonction de fondation politique associée à la Gauche Européenne. Son impact a sensiblement augmenté en ce qui concerne d’importants champs politiques européens et de nouveaux partenaires ont été gagnés. Il s’est étendu sur le plan régional, en direction de l’Europe centrale et orientale, entre autres, et de nouvelles possibilités s’ouvrent.
Le défi, comme on l’a dit, a consisté à répondre à l’aggravation spectaculaire de la situation en Europe. La crise capitaliste systémique et les récents changements du paysage politique européen nous permettent de préciser la stratégie du réseau.
Les classes dirigeantes européennes réagissent par l’autoritarisme et la concentration du pouvoir à la crise systémique du capitalisme et à l’échec patent de la construction néolibérale de l’UE. De ce fait, l’idée d’intégration européenne a perdu une grande partie de sa crédibilité et l’organisation des relations interétatiques et nationales existante est déstabilisée. Ainsi, le danger de la progression des nationalismes s’accroît dans toute l’Europe. La gauche radicale a réagi à cette crise d’intégration en appelant à « refonder l’UE dans un esprit de solidarité ». Cela nécessite de répondre à une autre question, celle des formes d’une démocratie européenne refondée. Ou, pour le dire autrement : une gauche radicale prétendant à l’hégémonie doit avoir une vision propre concernant une forme de relations interétatiques et nationales en Europe qui réponde aux valeurs de solidarité et de démocratie et qui appelle à une perspective plus inclusive, au-delà même de l’UE et de ses États membres actuels. Selon nous, il est décisif d’aborder les questions non pas de façon abstraite, mais de les développer à partir d’un objectif social, celui d’une Europe sociale de la coopération et de la solidarité, ce qui évite malentendus et confrontations au sein de la Gauche.
Autant que faire se peut, en tant que fondation politique européenne, nous devons nous concentrer sur des questions d’intérêt européen. Il est décisif d’améliorer la communication des résultats de notre travail : préciser les groupes cibles, ouvrir de nouveaux canaux de communication, avoir des résultats en matière de pertinence et de communicabilité sont les critères d’une stratégie visant à l’hégémonie politique et culturelle de la gauche.
En 2007, la structuration des sujets en deux « grands projets » (« Crise / Crises » et « Stratégie de la Gauche « radicale » ») a résisté à l’épreuve du temps. Il faut donc conserver cette structure et développer encore les compétences acquises. Le réseau « Akademia » offre une nouvelle possibilité d’étendre notre rayon d’action en créant un nouvel espace de coopération de scientifiques et d’experts dans le cadre de transform!europe. Ce sujet sera également à l’ordre du jour de la première réunion du Bureau.
La plupart des questions que nous mettons dans notre agenda peuvent se retrouver au sein de notre structure de travail mentionnée ci-dessus :
• L’avenir de l’intégration européenne et les auspices de la crise systémique du capitalisme
• Les changements du paysage politique européen
• La subjectivité comme « micro-structure de l’hégémonie »
• la transformation écologique de la société
• La société de la connaissance et de l’information
transform! se situe à l’interface entre théorie et pratique. En raison de cette position particulière, nous participons à des mouvements pour une alternative européenne, en collaboration avec la Gauche Européenne, en particulier à l’ "Alter-sommet» prévu pour le premier semestre 2014.
transform! europe et la Gauche Européenne répondront mieux aux exigences de leur tâche en affirmant tous deux leur coopération ainsi que l’autonomie de leur travail résultant de leurs spécificités respectives.
C’est ainsi que transform! renforcera ses liens avec la gauche Européenne et, dans son sillage, avec les députés du groupe GUE / NGL ; ainsi qu’avec les chercheurs engagés et les mouvements sociaux. Une étape importante de notre travail sera la participation à la préparation du congrès du Parti de la Gauche Européenne, fin 2013, et aux élections européennes de 2014. L’amélioration de notre communication est de toute première importance. Nous avons l’intention d’accorder beaucoup plus d’attention à l’ensemble de la communication – en ce qui concerne la planification, la formulation des sujets ciblés, la réalisation des projets et la production de textes. Cela comprend le développement de moyens électroniques de communication multilingues.
L’Assemblée générale a présenté un plan d’action pour l’année à venir et un budget sur cette base. Les deux documents ont été décidés à l’unanimité après des modifications, suite au débat.
L’Assemblée générale a élu un nouveau Bureau, composé de Elisabeth Gauthier, Haris Golemis, Ruurik Holm, Gabriele Kickut, Jiri Malek, Roberto Morée et Javier Navascues (membres à part entière), ainsi que de Jonas Söderqvist (pendant son congé parental Edvin S. Frid sera membre observateur) et un membre de Cultra (membres observateurs). Comme les statuts de transform! ne permettent qu’une seule réélection du « représentant légal », Ruurik Holm a démissionné de cette fonction. Haris Golemis, membre fondateur et représentant de l’Institut Nicos Poulantzas au sein du Bureau, a été élu nouveau « représentant légal » à l’unanimité.