Réunion annuelle des membres de transform! édition 2018

Du 19 au 20 septembre, les représentant.e.s des organisations membres et observateurs de transform! europe se sont rencontré.e.s dans les locaux de transform! à Vienne pour l’assemblée générale annuelle.

Débat politique, défis à venir et planification stratégique

Dix ans après la crise financière de 2008, le fossé entre régions européennes (Sud, Europe centrale et de l’est, Nord) s’est creusé alors que les négociations du Brexit nous rappelle que l’intégration n’est pas un processus à sens unique. En parallèle de la montée de l’euroscepticisme, nous voyons sous nos yeux la montée des forces de l’extrême droite populiste, ultra conservatrice et xénophobe. Les partis d’extrême droite sont sortis des marges de l’histoire et intègrent maintenant des gouvernements au coeur de l’Europe, comme ceux formés récemment en Italie et en Autriche. Les gouvernements autoritaires et illibéraux des pays de l’Europe centrale et de l’est semblent avoir stabilisé leurs régimes comme le montre la récente élection hongroise. La montée de l’extrême droite ne peut pas être seulement comprise comme des processus nationaux parallèles mais doit être reconnue comme une tendance européenne. Les questions que posent ces développements ne concernent pas uniquement la gauche mais le futur de l’Europe entière. A l’opposé de leurs nationalismes en concurrence, la généralisation d’une hostilité contre les réfugié.e.s et les migrant.e.s et leur objection à l’idée même d’une intégration européenne permettent à l’extrême droite de s’unir. Sont-ils capables de proposer un projet européen substantiel qui créerait les bases d’un groupe politique au sein du parlement européen qui ne soit pas juste une coopération technique? Il y a-t-il un projet hégémonique commun de l’extrême droite qui pourrait défier l’hégémonie néolibérale? Dans quelle mesure ce projet d’hégémonie est-il compatible avec les partis conservateurs traditionnels? L’Union Européenne continue de suivre la doctrine néolibérale de l’austérité, tout en investissant dans la militarisation et l’externalisation de la gestion de ses frontières. Le groupe « progressiste » des sociaux-démocrates et verts semble continuer sa pasokisation les yeux bandés. D’un côté on nous montre un européisme, supposément incarné par Macron qui en vérité, à moins à voir avec la solidarité européenne qu’avec le projet néolibéral mais qui use cela dit de la rhétorique européenne. Une rhétorique qui résonne dans l’ALDE et dans l’aile droite des verts européens comme le montre Daniel Cohn-Bendit ou même un ministre italien du PD. C’était aussi le message principal de Juncker sur son discours sur l’état de l’union « Make Europe great again !»

Le débat politique dominant est un faux débat entre ceux qui se présentent comme cosmopolites alors que leur projet est militaire et neocolonial et ceux qui font des migrant.e.s et les réfugié.e.s des boucs-émissaires, dévaluent la vie humaine et s’autoproclament les défenseurs de l’identité et des traditions européennes. 

Les gouvernants laissent sans solution les principaux problèmes des sociétés européennes comme l’austérité, le chômage, la désindustrialisation, le changement climatique, l’évasion fiscale, l’autoritarisme, le racisme. En ces temps où va se décider le futur de l’Europe dans le monde, toutes ces problématiques vont agir sur l’élection européenne à venir et les résultats à prévoir sont alarmants.   

Au sein de la gauche, malgré les appels à l’unité, la situation reste difficile car les débats dominants se ressentent au sein de nos rangs. La troisième position indépendante de gauche, distincte du marcionisme et du nationalisme n’est pas encore suffisamment élaborée. Etant donné la montée de l’extrême droite, une fragmentation de la gauche est-elle raisonnable? Comment tenir une discussion sur ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise? Comment améliorer les efforts pour créer un espace politique commun pour des discussions stratégiques de tous les acteurs de la gauche en Europe? Comment eut-on régénérer collectivement la discussion sur les problèmes réels des sociétés européennes? Dans quel sens réorienter ensemble la discussion publique sur l’Europe vers des solutions que la gauche propose plutôt que des pseudo dilemmes que la droite et l’extrême droite forcent sur les peuples européens? Comment promouvoir stratégiquement et de façon cohérente une vision féministe, écologique et sociale du futur pour l’Europe? 

Toutes ces questions, ensembles avec la lutte engagée pour plus de démocratie en Europe et dans les pays membres respectifs, rappellent la nécessite de penser de nouvelles manières de participer politiquement, de se mobiliser et de communiquer pour la gauche. Evaluer et se racheter des expériences post crise de 2008 de l’Europe du sud, ainsi que comprendre l’importance des pays de l’Europe centrale et de l’est sont les prémonitions pour dépasser les défis actuels.    

Projets 2019

Cette année transform! a reçu plus de 50 propositions de projets, autour de sept thématiques:  

1. Marxisme –Féminisme
2. Perspectives stratégique de la gauche radical et la stratégique en Angleterre
3. Transformation de la Production
4. Extrême Droite et Populisme
5. Les Communs
6. Stratégie mondiale et migration
7. Projets pour l’Europe de l’est et du centre

Les membres et les observateurs ont également proposé des projets décentralisés en lien avec l’Europe. Le programme exact de 2019 sera déterminé pendant le conclave du Board à Prague en octobre 2018. 

Nouveaux observateurs

Le membres de l’assemblée ont unanimement accepté la candidature de nouveaux observateurs comme le Centre pour une Politique d’Emancipation (Serbie) et de R-komplex, un réseau de publication du Parti de la Liberté et de la Solidarité (Turkey).

Commission d’audit

  • cul:tra: Helga Calcada   
  • RLF: Meinhard Tietz
  • Espaces Marx: Louis Weber     
  • Left Forum Finland: Jari Salo              
  • SPED: Viera Hudeckova           

Nouveau Board élu de transform:

  • Walter Baier (Autriche)
  • Marga Ferré (Espagne)
  • Cornelia Hildebrandt (Allemagne)
  • Yann Le Lann (France)
  • Jiri Malek (République Tchèque)
  • Hugo Monteiro (Portugal)
  • Roberto Morea (Italie)
  • Jukka Pietiläinen (Finlande)
  • Danai Koltsida (Grèce)

 
Coordinateur Politique: Walter Baier
Conseiller Scientifique & Stratégique : Haris Golemis

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