Déjà aujourd’hui, six semaines avant le début de l’Altersummit, l’alliance se révèle être d’un type nouveau par son ampleur: Pour la première fois, de grands syndicats très actifs, avec une riche tradition comme la CGT, la CSC, la FTGB , la DGGIL, les CCOO, le TUC, la CGT-P, Ver.di et bien d’autres que je ne peux pas énumérer ici par souci de concision (voir le site: www.altersummit.eu), la Fédération Européenne des travailleurs des transports (ETF), des enseignants (CSEE) et des employés du secteur public seront côte à côte avec les mouvements sociaux, ATTAC, Greenpeace, le Réseau européen anti-pauvreté (EAPN), Transnational Institute, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), la Ligue des droits de l’homme, la Marche mondiale des femmes, les mouvements de précaires, Blockupy et les Indignés. Parmi les appelants et les soutiens du sommet il y a des réseaux d’universitaires, le groupe de l’EuroMemo, les économistes Atterrés, mais aussi de nombreux artistes. Dans huit pays, des comités préparatoires nationaux ont été formés pour mobiliser. transform! Europe et, en particulier, ses organisations membres de Grèce, de France, du Portugal et d’Italie ont dès le début été parmi ceux qui ont pris des responsabilités dans le mouvement.
Que Athènes a été choisie comme lieu du sommet Alter est en soi un message politique qui est largement compris. Non seulement la Grèce est le pays où les programmes d’austérité ont été pour la première fois appliqués dans toute leur brutalité, il est aussi celui où la résistance contre la politique de la Troïka a atteint une ampleur particulière et où une nouvelle qualité politique s’est exprimée au cours des dernières élections. Cela se traduit par l’ampleur et la pluralité des forces engagées dans la préparation de l’Altersummit du côté grec, les forces, non seulement les deux principaux syndicats, mais aussi toute la gamme des organisations de la société civile et de solidarité.
Un autre aspect nouveau est que les initiateurs de l’Altersummit ont demandé aux acteurs politiques de ne pas diriger le mouvement, ni de le représenter, mais de le soutenir avec les moyens à leur disposition et au mieux de leurs capacités. Cette demande a été jusqu’ici principalement entendue par le Parti de la gauche européenne, dont le président, Pierre Laurent et les vice-présidents, dont Alexis Tsipras, sont parmi les signataires de l’appel pour l’Altersummit. Un autre soutien est venu de différents représentants des partis sociaux-démocrates et verts opposés aux politiques d’austérité.
Au moment où ce texte est rédigé, les préparatifs pour Athènes seront presque terminés. Le programme et le lieu ont été décidés lors d’une réunion du comité de coordination à la mi-avril. Les détails concernant les assemblées, la liste des intervenants au cours de l’événement majeur et le texte du manifeste feront l’objet de discussions lors de la conférence préparatoire finale en mai.
La présentation à Athènes du Manifeste des peuples européens, qui a été discuté pendant des mois, constituera, nous l’espérons, un jalon sur la voie d’un mouvement pan-européen contre la destruction néolibérale des Etats-providence et de la démocratie, c’est-à-dire dans la lutte pour une Europe démocratique, sociale, féministe et écologique. Mais il n’est pas une fin en soi. Dans plus d’une douzaine d’assemblées avant et après sa présentation, le lien entre ce manifeste et les luttes sociales et politiques en cours dans de nombreux pays, surtout et pas seulement, dans le sud de l’Europe, mais aussi dans l’Est et du Nord. (Pour le programme, voir le site : www.altersummit.eu).
Les initiateurs de l’Altersummit discutent aussi de faire pour que Athènes soit plus qu’un événement singulier, c’est-à-dire de la façon de lancer un processus, non seulement de débat, mais de lutte solidaire commune de la gauche et des forces alternatives pour une autre Europe.