Depuis plusieurs années, la réponse de l’Union européenne à la crise a été d’austérité, les attaques contre les droits sociaux, et une pléthore de nouvelles lois qui permettent aux fonctionnaires non élus de la Commission d’influencer les politiques économiques par le biais de procédures technocratiques et profondément antidémocratiques. Ce ne sont pas seulement les Grecs qui sont dans la tourmente, c’est chacun de nous. Il y a quelques petites lueurs d’espoir çà et là, mais on a terriblement besoin qu’émerge un mouvement européen pour relever le défi et transformer les alternatives en réalité.
L’urgence d’un changement de direction a été exprimée explicitement lors d’une conférence à Bruxelles, organisée par le Corporate Europe Observatory (CEO), en coopération avec Transnational Institute (TNI) pour débattre de « L’Europe en crise, analyse, résistances et alternatives », voir: http://www.corporateeurope.org/eu-crise-analyse-Résistance-et-alternatives-entreprise-europe
Environ 250 militants de tous les États membres, notamment des syndicalistes, des écologistes, des économistes et des citoyens en colère ont condamné le traité d’austérité comme une attaque contre les droits sociaux et la démocratie ; ils ont approuvé une déclaration appelant à un changement de cap radical.
Pour soutenir l’appel, s’est constitué un nouveau réseau pan-européen pour s’opposer au traité et à faire campagne contre les autres mesures du modèle néo-libéral autoritaire imposées depuis Bruxelles.
Le réseau a deux objectifs fondamentaux.
D’abord, il va poursuivre et approfondir le débat sur la stratégie et les alternatives, et pour une analyse partagée. La conférence a montré qu’il existe aujourd’hui une base solide pour un terrain d’entente entre les mouvements sociaux. Avec un peu plus de travail, et d’habileté. La nécessité d’une meilleure réponse politique pour contrer le mythe largement répandu selon lequel il n’y a pas d’alternative, a été exprimée à plusieurs reprises lors de la conférence.
Deuxièmement, il sera partie prenante d’un plus large effort pour renforcer les mouvements sociaux de résistance pan-européenne à l’émergence dans l’UE d’un régime autoritaire de gouvernance économique néolibérale mis en œuvre depuis le début de l’Euro-crise.
À l’heure actuelle, les décideurs de l’UE accordent peu d’attention aux mouvements sociaux. Quelle que soit la force des mouvements sociaux au niveau national, leurs exigences sont aisément ignorées à Bruxelles.
La conférence est un signe encourageant du développement à l’échelle européenne de l’opposition à la réponse de l’UE à la crise économique. Elle a montré qu’il existe aujourd’hui des expériences prometteuses de construction d’une convergence européenne – la plupart (sinon toutes) étant complémentaires ; en particulier l’Alter-sommet organisé par les différents acteurs avec la Joint Social Conference, et Florence + 10, en Italie.
Espérons que, d’ici la fin de cette année, nous n’aurons pas seulement des milliers d’initiatives, des centaines de manifestations, des dizaines de coalitions, mais aussi un véritable mouvement européen pour une Europe sociale qui fasse la différence dans les années à venir.