Du 9 au 14 août, l’Université Européenne du réseau des mouvements sociaux d’ATTAC Europe a eu lieu à Freiburg / Breisgau (Allemagne). La plupart des 1.300 participants étaient des militants des mouvements sociaux et écologistes ainsi que des membres d’organisations et de partis de gauche.
Cette année, transform! Europe a, pour la première fois, participé à une série d’initiatives co-organisées avec d’autres (voir le détail ci-dessous). Du grand nombre d’ateliers et de débats fort intéressants il n’est possible ici d’en retenir que quelques-uns.
Nous avons pu avoir un aperçu du large éventail d’initiatives, de nouveaux mouvements et de leurs propositions créatives. Mais il est également clairement apparu qu’un «mouvement» ne suffit pas à lui seul à entraîner des changements fondamentaux. En Espagne, par exemple, les indignados ont eu et ont une énorme portée et un fort soutien dans la société. Mais aux élections municipales, les conservateurs ont été les grands vainqueurs. C’est à méditer en profondeur : «le dégoût» à l’égard de la politique officielle est plus que compréhensible, mais cela ne signifie pas qu’on peut entièrement « ignorer » le cadre politique général ou le parlement «bourgeois». Ce n’est pas la voie pour un projet politique de gauche.
Dans un atelier auquel a participé Horst Schmitthenner d’IG-Metall, nous avons dressé un bilan critique du processus des forums sociaux par rapport à la situation en Europe. La conclusion de nombreux orateurs était que nous devons appliquer les propositions et les décisions prises à Paris et à Budapest (renforcement des réseaux, davantage de débats sur les contenus, un site Web interactif permanent, des campagnes internationales peu nombreuses mais bien préparées, un minimum de structures organisationnelles pour mettre en oeuvre ces objectifs) au lieu de déplorer encore et encore, comme dans un sermon, ce qui ne va pas dans la situation actuelle.
Environ 90 personnes ont assisté aux deux jours de séminaire co-organisé par transform! Europe et ATTAC-France intitulé «Mouvements sociaux et partis politiques – Synergies et limites de la coopération ». La table ronde a été introduite par Pedro Paez, Thomas Coutrot, Elisabeth Gauthier, Natasha Theodorakopoulou et Walter Baier. Là encore, il y avait un très large consensus sur la profondeur de la combinaison des crises capitalistes. Environ 50 personnes ont participé aux deux jours de séminaire concernant la progression internationale de l’extrême droite. L’initiative a été le fruit d’une coopération entre le Printemps de Prague II, réseau dans le cadre du FSE, et de transform! Europe.
Outre l’évaluation générale (crises du capitalisme, fragmentation sociale, sentiment de "No Future", dans de nombreux secteurs de la société – facteurs qui sont utilisés par l’extrême droite avec sa démagogie nationale et sociale- il y a eu un débat très intense sur la situation en Europe après le massacre en Norvège par un chrétien fondamentaliste, le Tea Party aux Etats-Unis et la situation particulière en Europe de l’Est.
Tous les participants ont souligné que le populisme de droite, est depuis longtemps déjà au «coeur de la société» et que nous devons agir en conséquence : le courant néo-libéral dominant est de plus en plus autoritaire. Il fragmente la société et crée ainsi les bases d’une croissance rapide de l’extrême droite sous toutes ses facettes (allant des populistes et des extrémistes d’extrême droite au noyau dur des fascistes et des nazis).
Et last but not least, il faut citer un atelier proposé par transform! Europe conjointement avec la maison d’édition allemande VSA. Il était intitulé «Lire le Capital de Marx: Ouvrage de David Harvey pour comprendre le capitalisme contemporain », et était consacré au livre d’Harvey récemment publié, dont la traduction en allemand a été co-financée par transform! Europe.
Pour de plus amples informations: www.ena2011.eu